TSF 2 du Planay
Notre Dame de Bellecombe
Bonjour à tous !
Voici un reportage sur le...
1 - Historique
Le TSF2 du Planay est un des tout premiers Télésiège du Val d'Arly, construit en 1970 afin de relier les 2 secteurs skiables de la toute jeune station Bellecombaise : le Réguet, montagne surplombant le village, et le Mont Rond, sommet situé à plus haute altitude et offrant de longues pentes raides et à fortes dénivelées, massifs séparés de quelques kilomètres.
13 ans après la toute première remontée mécanique digne de ce nom (à savoir le TK du Mont Rond), la station décide donc de relier ces 2 massifs, qui, malgré leur ski propre relativement intéressant, ne peuvent donner l'ampleur et la grandeur souhaitées au domaine skiable Bellecombais du fait de leur enclavement.
Mais très vite, des problèmes se posent. Le tracé le plus simple permettant de relier le sommet du Réguet au front de neige du Mont Rond traverse diverses routes, des ruisseaux, d'importants vallons... Un Téléski, jusqu'alors seul et unique type de remonte-pente de la station, ne peut de ce fait pas assurer cette jonction. Par ailleurs, le versant situé à faible altitude et orienté plein sud connaît quelques problèmes d'enneigement aux périodes les plus difficiles de la saison.
L'investissement - lourd pour la petite station au budget limité - dans un Télésiège est donc inévitable. C'est le constructeur français Montaz-Mautino qui se chargea, durant l'été 1970, de l'installation d'un tout nouveau Télésiège fixe 2 places : Le Planay.
Le concept est innovant puisque, en plus de la montée classique des skieurs, le Télésiège est prévu pour une exploitation en descente, écartant ainsi tous problèmes dus à l'enneigement.
Plusieurs modernisations/modifications ont dû avoir lieu. En effet, aujourd'hui, on peut trouver sur cet appareil des équipements ne datant pas du tout de la même époque, certains étant d'origine, d'autres non.
Tout d'abord, la gare amont a été remplacée par une gare retour tension Montaz-Mautino. A l'origine, ça devait être une gare comme avec poulie coulissante sur lorry de tension ou bien une poulie flottante...
Les sièges ont également été changés : initialement, ils étaient de la première génération de sièges Montaz-Mautino. Ils ont ensuite été remplacés durant le milieu des années 90 par des sièges Gimar Montaz-Mautino. On peut voir une photo des anciens sièges par ici, sur le site www.skivintage.com : http://picasaweb.google.com/COMPTOIRDELALP...928237291886114.
Enfin, les pylônes ne sont pas tous identiques. Il y a deux types de pylône présents sur la ligne, rendant cette dernière assez hétérogène. Certains sont d'origine : les n°1,2,3,5,7,9,12 et 13, tandis que les autres ont été remplacés par des pylônes Montaz-Mautino nouvelle génération (du même type que les pylônes du TSF du Mont Rond).
La gare aval est donc, avec certains pylônes, le seul équipement d'origine du Télésiège.
2 - Présentation générale
Construit en 1970 sur les pentes sud du Mont Réguet par Montaz-Mautino, Le Télésiège à Pinces Fixes 2 places est le plus vieux TS présent à ce jour sur l'Espace Diamant.
Il a un rôle crucial sur le domaine puisque c'est le seul appareil qui relie le Mont Rond au Mont Réguet et vis versa. Sans lui, cette liaison ne pourrait pas être assurée dans les deux sens. En effet, il se trouve que ce TS a une particularité unique sur le domaine de l'Espace Diamant : il est empruntable dans les deux sens, à débit égal. Il y a d'autres TS évidemment qui peuvent être utilisés de cette manière, mais avec un débit de seulement 50%, et uniquement pour les piétons, même si à Praz sur Arly, le TSD6 du Crêt du Midi peut être utilisé comme ascenseur en fin de saison lorsque seul le haut du domaine est ouvert.
Cette exploitation dans les 2 sens fait que l'exploitant a installé en gare amont des bornes de forfaits, faits rares sur les TS...
Le fait qu'il soit empruntable dans les deux sens résulte de la géographie du secteur. En effet, le Télésiège se trouve être dans une zone exposée plein sud, entre 1300 et 1460m d'altitude. Autant dire que l'enneigement est de ce fait très faible en toute période de la saison, et il est alors difficile de compter sur la piste de liaison entre le Réguet et le bas du Mont Rond : la bleue de Jonction Mont Rond. Cette piste n'est, pour ainsi dire, que rarement ouverte. Du moins, lors de la plupart des saisons. On peut avoir des années sans aucune ouverture, et des années (comme 2008/2009) avec une ouverture quasiment constante du début jusqu'à la fin de la saison. Mais en général, même s'il neige beaucoup une nuit, il suffit qu'il fasse très beau le lendemain pour que la piste ne soit plus pratiquable à la fin de la journée.
Il arrive cependant qu'il y ait des hivers pendant lesquels cette piste est presque toujours empruntable. Seulement, si c'est le cas, un bon conseil : ne la prenez pas ! Cette piste de près de 2km de long est une vraie horreur ! Des chemins qui traversent la piste par-ci par-là, obligeant à déchausser, pour finalement arriver bien loin des remontées du bas du Mont Rond. Et puis la neige n'est pas de la meilleure des qualités, donc vous risquez de perdre plus de temps qu'autre chose...
Et c'est justement là l'intérêt du TS du Planay ! Bien qu'il soit vieux, lent, pas du tout confortable, laid, rouillé, bruyant et toutes les choses immondes qu'on pourrait dire à son sujet, il reste quand même le moyen le plus pratique de rejoindre le Mont Rond depuis le Réguet ! On ne se pose même pas la question du trajet en sens inverse car si l'on souhaite se rendre sur Flumet, Praz-sur-Arly, ou même Crest-Voland (via la navette gratuite partant de Notre-Dame de Bellecombe Village au pied du Réguet), c'est l'unique installation permettant d'y aller depuis le bas du Mont Rond (même si pour rejoindre Crest-Voland, vous pouvez repasser par le Mont Rond, le Vorès et Les Saisies, mais c'est bien plus long !). Autant dire qu'il peut y avoir de la queue le soir pour tous les locataires Flumerans et Pralins.
Cependant, s'il y a de la queue le soir, il n'y en a jamais aux autres moment de la journée, ou alors un tout petit peu le matin. Il est certes tout à fait possible que vous attendiez que deux ou trois personnes passent avant votre tour, mais ce n'est pas vraiment ce que l'on peut appeler de la queue. C'est donc vraiment (malgré tout) un appareil bien pratique !
Toutefois, même s'il est pratique, ce Télésiège a maintenant 40 ans, ce qui fait un peu vieux pour un appareil ayant une telle responsabilité au sein de l'Espace Diamant. Sans lui, il ne serait plus possible de passer par le centre de ce domaine. Sa vieillesse, son inconfort et tout ce qu'on pourrait lui reprocher penchent en faveur d'un remplacement prochain de l'appareil. Un tel projet a semble-t-il déjà été étudié par les exploitants, même s'il n'est pas officiel, et ne risque pas de voir le jour tout de suite (le TSD6 du Mont Rond y est pour quelque chose, entre autre).
Une solution lancée il y a quelques temps visait à changer totalement la donne du secteur avec une installation toute neuve (TSF voire TSD) qui aurait un tracé complètement différent du Planay actuel. Le nouvel appareil partirait du front de neige du Mont Rond et arriverait carrément sur le Roc des Evettes, sommet de Flumet. Autant dire que l'utilité du Planay se verrait alors sacrément améliorée !
Actuellement, pour les Flumerans, il suffit juste de prendre le TS et de se laisser glisser jusqu'au front de neige des Evettes ou des Seigneurs pour rentrer dans leurs locations/habitations... Tandis que pour les Pralins, il faut encore soit prendre le TS des Evettes, soit prendre le TK du Lac. Mais si le TS arrive au sommet du Roc des Evettes, ni les Flumerans, ni les Pralins n'auront besoin de prendre de remontées mécaniques pour rentrer chez eux.
Et puis, d'une manière générale, cela facilitera grandement les choses pour se rendre à Praz sur Arly depuis le Mont Rond, alors que le Téléski des Trois Coins aura permis entre temps de désenclaver les pistes Pralines.
Mais bon, encore faut-il que le projet se fasse comme ça, et qu'il se fasse tout court...
Un problème de nature écologique survient tout de même : la place sur le Roc des Evettes est très très limitée. Il faudrait donc terrasser et déboiser considérablement la zone pour pouvoir accueillir ne serait-ce qu'un TSF. De plus, la piste de la Belette étant assez étroite sur la fin, ce chargement supplémentaire de skieurs va poser pas mal de problèmes de circulation.
Cela va également pénaliser les locataires de Notre-Dame de Bellecombe Village qui devront prendre le TK du Planet ou celui des Seigneurs pour rentrer chez eux, alors qu'actuellement, ils n'ont qu'à se laisser glisser jusqu'au bas des pistes.
A noter cependant que même si cette configuration est théoriquement bonne, dans la pratique cela s'avère plus compliqué. En plus des problèmes écologiques et de retour station pour les Bellecombais que l'on a évoqués ci-avant, un tracé direct du front de neige du Mont Rond au sommet du Roc des Evettes paraît difficilement réalisable en vue des nombreuses résidences et chalets présents sur l'hypothétique tracé.
Ce n'est donc pas demain la veille que l'on verra un appareil moderne remplacer cette antiquité...
Ce TS dessert une partie importante de l'Espace Diamant vu qu'il permet l'accès au coeur du domaine, au pied des pistes du Mont Rond, à partir duquel on peut rejoindre depuis Flumet, Praz sur Arly et Notre Dame de Bellecombe Village (et accessoirement Crest-Voland) les pistes du Mont Rond, le secteur du Vorès et Les Saisies.
Il dessert sinon un sommet boulevard qu'est le Réguet, à partir duquel on peut aller à Praz sur Arly, Flumet, Notre-Dame de Bellecombe Village (et Crest-Voland) depuis le Mont Rond, le Vorès et Les Saisies.
C'est donc un pur appareil de liaison, ne desservant aucune piste, même s'il y a la bleue de Jonction Mont Rond.
En conclusion sur ce Télésiège : un appareil indispensable dans les liaisons inter station au sein de l'Espace Diamant, et qui aurait bien besoin d'être remplacé.
3 - Situation
Sur le plan des pistes de l'Espace Diamant :
En zoom :
Sur le secteur :
4 - Caractéristiques techniques
- Nom de l'installation : Planay
- Constructeur : Montaz-Mautino
- Année de construction : 1970
- Saison d'exploitation : Hiver
- Capacité : 2 personnes
- Altitude Aval : 1310 m
- Altitude Amont : 1460 m
- Dénivelée : 150 m
- Longueur développée : 1080 m
- Pente Maxi : 40 %
- Pente Moyenne : 13,9 %
- Débit : 1000 personnes/heure
- Vitesse d'exploitation : 2,2 m/s
- Emplacement Motrice : aval
- Emplacement Tension : amont (enterrée)
- Sens de montée/descente : droite
- Type d'embarquement aval : dans le sens de la ligne
- Type d'embarquement amont : dans le sens de la ligne
- Temps de trajet : 8 min 11 s
- Nombre Pylônes : 13
- Type de Pylônes : pylônes ancienne et dernière génération de chez Montaz-Mautino
- Type de gare aval :
- Type de gare amont :
5 - Photos
La gare aval
Elle est située sur le front de neige du Mont Rond, au bord de la route D218b et à proximité des chalets de Notre-Dame de Bellecombe 1350, reposant sur une imposante structure en bois.
Elle est accessible depuis les pistes bleue de la Thuile, rouge du Mont Rond, noire de l'Ebranchet, bleue Jonction Mont Rond et depuis les secteurs débutants des Combes et des Teux.
Il s'agit d'une gare d'origine, de Montaz-Mautino, assurant la motorisation de l'appareil.
Nous pouvons noter que la cabane de la gare est surélevée de la hauteur du sol par 2 pylônes métalliques, évitant ainsi à la station d'importants remblaiements et terrassements...
La gare aval
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Avec le pylône 1, et vue sur l'intégralité de la ligne
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Les portillons et la zone d'embarquement
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La ligne
La ligne ne présente pas de difficulté majeure. On peut cependant noter la présence d'un compression au n°6.
Elle démarre du front de neige du Mont Rond en entamant une première partie à la déclivité négative. En effet, du p1 au p6, la ligne descend. Après avoir passé le pylône portique n°1, la ligne traverse la route D218b. Puis, entre le p2 et le p3, elle effectue sa plus grande hauteur de survol en passant au-dessus d'un petit canyon. Autant dire que pour ceux qui ont le vertige, ce n'est pas l'endroit le plus agréable du parcours. Ensuite, la ligne continue et traverse de nouveau la route D218b juste avant le p5, puis se fait compresser par le p6. De ce pylône, la ligne entame une deuxième partie au pourcentage positif. Entre le p6 et le p7, elle effectue son inclinaison maximale de 40%, et commence une montée finale à la pente très régulière entre les chalets et les alpages des pentes sud du Mont Réguet. Elle arrive au sommet de ce dernier, entourée d'une forêt présente depuis la portée entre le p12 et le p13.
Tous les pylônes ne sont pas d'origine. Et même ceux qui le sont se sont vu ajouter des potences de décablage. La ligne est symétrique, ce qui est logique vu que le débit est le même pour la montée et pour la descente.
La ligne est composée de 13 pylônes répartis de la manière suivante : 10 supports (dont un portique), 2 supports/compressions et 1 compression.
C'est parti sur la ligne : 1er survol de la D218b
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Pylône 2
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Pylône 3
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La tête du pylône 3 avec le Mont Charvin en arrière plan
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Pylône 4
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2e survol de la D218b puis pylône 5
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Pylône 6
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Pylône 7
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Pylône 8
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Tête de pylône modernisée
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Pylône 9
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Tête de pylône d'origine
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Survol de chalets
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Pylône 10
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La plus longue portée entre les pylônes 10 et 11
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On se retourne : vue sur le Mont Rond
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Pylône 11
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Paysages sur notre gauche
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Pylône 12
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Pylône 13
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Arrivée en gare amont
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La gare amont
Elle est située en lisière de forêt, au sommet du Mont Réguet.
Il s'agit d'une gare retour tension du constructeur Montaz-Mautino, effectuant la tension de l'installation. Cette dernière est assurée par un vérin hydraulique unique situé sous la gare, et donc enterré.
La station retour tension
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Avec la cabane
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L'embarquement en gare amont
Un petit mot en ce qui concerne l'embarquement en amont. C'est comme pour un embarquement classique, avec les bornes à forfaits. L'aire pour prendre le siège est exactement comme celle en aval : courte et étroite, à ceci près que l'on a quand même le vide juste devant. Ça peut donc surprendre la première fois.
La zone d'embarquement amont avec les bornes à forfaits
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Avec le Mont Blanc en arrière plan
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Les véhicules
Les 118 sièges présents sur la ligne ne sont pas d'origine. Ceux d'aujourd'hui ont été mis dans les années 90 par Gimar Montaz-Mautino.
Un siège GMM
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Une pince
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